C’est l’histoire de trois garçons liés par une amitié (de plus de dix ans) indefectible et un amour immodéré pour la musique, des Stooges à Stereolab. Sur la base d’un tube aguicheur, interplanétaire et terriblement « populaire » (ironie du sort), Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Elliot sortent la tête de l’eau avec le terrible « Complexe Creep Radiohead » du hit sans lendemain. Et c’est vrai que grande a dû être la tentation de se resservir copieusement dans ce pot « popular », poule aux oeufs d’or de ces New-Yorkais francophones. Mais avec courage, Nada Surf a su cocufier habilement un grunge (trop étroit pour eux) sur un second album « The Proximity Effect » où leur power-pop prend de la bouteille et de l’ampleur. Bien sûr, il reste cette puissance de feu déversée par des guitares incandescentes, cette énergie et cette même hargne, mais la musique et surtout la (les) voix se font plus fragiles, plus touchantes, et c’est peut-être ça qui fait que l’on s’en sente si proche. On pourrait, c’est vrai, citer en vrac Sonic Youth, Hüsker Dü, Pixies ou Nirvana comme référents naturels mais la qualité et l’originalité de ce second album (arrivé chez nous dans la foulée du Beaujolais nouveau) situe déjà le trio au rang de modèle. Ce qui est certain, c’est que Nada Surf est désormais l’un des groupes majeurs de ces quinze dernières années. On vous aura donc prévenu. (En collaboration avec Tremplin Productions)
Quinte flush et royal en prime, c’est la main gagnante que Monte Carl, sûr de son coup, promet de coller sous le nez des sceptiques qui ne voient au mieux en ces français qu’une poignée de bluffeurs hors pair ou, au pire, un carré d’as de la pique (Stooges, Small Faces, Rubettes). Après avoir démontré, l’hiver 1998 en première partie de Strangelove, que l’arrogance n’était plus le monopole des Anglais, ces trublions ont également prouvé que le gros son d’un Supergrass pouvait s’adapter au sol français. Et que l’on pouvait, ici aussi, dénicher des simili-hymnes adolescents : « Plus de sexe » ou « J’ai besoin de vous ». Monte Carl est une belle machine à sons et choisit le Brise Glace plutôt que le Casino. Plutôt cool.

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